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La betterave française défie la canne brésilienne

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A l'occasion du bicentenaire de la betterave (les premiers hectares français ont été ensemencés en 1811), la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) vient d'éditer un livre blanc, remis au ministre de l'Agriculture le 11 mai dernier. La publication fait un état des lieux de la filière et met en exergue la stratégie des betteraviers jusqu'en 2020 : ils envisagent de reprendre pied sur le marché mondial par leur capacité à améliorer la productivité. Point sur lequel la filière est assez con_ ante. « En vingt ans, les coûts

« En vingt ans, les coûts de production du sucre au Brésil ont triplé », signale en e_ et le DG de la CGB, Alain Jeanroy, évoquant ainsi la hausse des salaires brésiliens, la mécanisation croissante, le développement des zones de culture de la canne à sucre toujours plus éloignées des ports ou, encore, la réévaluation du real. « Le resserrement de l'écart de compétitivité du Brésil par rapport à l'Union européenne laisse à penser qu'on pourrait sous certaines conditions redevenir compétitif. Mais seulement à partir de ce moment, on pourrait envisager d'abandonner le régime actuel. » Pour gagner en compétitivité, la filière compte également sur la diminution des coûts de l'industrie et le programme de recherche sur le génome de la betterave, prévu dans le cadre du second appel d'offres du grand emprunt national lancé ce mois-ci.

« Toutefois, il ne faut pas que la Commission européenne nous complique la tâche durant l'actuelle décennie en forçant le tempo de la dérégulation, c'est-à-dire en supprimant les quotas sucre et le prix minimum de la betterave à partir de 2015 », estime le livre blanc. Les betteraviers proposent ainsi de reconduire jusqu'en 2020 le règlement sucre actuel, qui repose sur la quantité de droits à produire alloués à chaque planteur, le prix minimum garanti et l'accord interprofessionnel obligatoire. Les betteraviers ont fait savoir que le ministre leur a d'ores et déjà exprimé que ce triptyque était absolument à défendre pour la Pac post-2013 et qu'il était contre la suppression des quotas en 2015.

Renaud Fourreaux

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